Géorgie
Roulement de tambours... Nous sommes en... Géorgie ! Ca y est, nous pédalons désormais dans le dernier pays de notre voyage. Ca nous fait bizarre de nous retrouver dans le pays de notre but final, après autant de pays traversés et autant de kilomètres avalés. Nous avons un peu plus de 3 semaines de vadrouille dans le pays avant de nous poser à Batumi, jusqu'à fin octobre.
Y-a-t'il un pays au monde où les douaniers sont des gens agréables, souriants et cultivés ? Oui, c'est la Géorgie ! Les douaniers nous ont accueilli comme nulle part ailleurs, à savoir en français et avec le sourire. Le préposé au tamponnage de passeports s'est même excusé auprès de Maël d'être obligé d'utiliser une page vierge de son passeport pour y apposer le tampon géorgien. On a halluciné. L'Azerbaïdjan est derrière nous, cette fois c'est sûr ! Les douaniers nous ont lancé en guise d'aurevoir un "Welcome in Europe".
On peut établir assez facilement certains clichés sur la Géorgie après y avoir passé une dizaine de jours. Premièrement, la langue est aussi belle graphiquement qu'illisible. On a beau y être préparé, ça surprend.
Ensuite, les paysages sont magnifiques. Moins variés qu'en Azerbaïdjan, mais homogènes sur des étendues bien plus vastes. Il y a eu la montagne :
et les interminables collines couvertes d'immenses forêts. Ici avec les imposants buffles d'Asie.
Qu'il est bon d'y poser la tente le soir !
Un peu partout poussent les églises orthodoxes. Très jolies, mais après en avoir vu deux on a la sensation de toutes les avoir vues. Chaque fois qu'un géorgien passe devant une église il se signe à 4 ou 5 reprises. Et des églises, il y en a partout. C'est assez marrant à observer.
Et les routes, ou semi-routes, on ne sait plus comment les appeler, laissent par moments la place aux longues pistes caillouteuses qui ne font que souffrir notre matériel déjà bien éprouvé.
Ce qui nous vaut notre huitième passage chez le soudeur pour, une fois de plus, régler définitivement mon problème de remorque.
Et maintenant, tous les dangers de la Géorgie... On avait lu et entendu que l'hospitalité géorgienne, c'était quelquechose. On a voulu tester pour vérifier, et comme on dit, on n'a pas été déçus du voyage. Les géorgiens passent une bonne partie de leur temps entre copains à enchaîner les bouteilles de bière. Sur le bord des routes, à la maison, le long des rivières... Ceci sans restrictions par rapport à l'heure de la journée ou à la température externe, qui peut monter bien haut par ici.
Et quand passent deux touristes à vélos, tout le monde lève les bras et crie bien fort pour les inviter à la table. Deuxième midi donc, nous voilà à goûter la bière géorgienne avec Giorgi, Uano et leurs copains. Après la bière vient la chacha, eau de vie de raisin locale qui passe très bien. Puis Uano nous invite chez lui pour nous présenter à son adorable femme, Pati, qui a appris le français à l'université. C'est l'occasion de manger un coup et de goûter au vin blanc fait maison, pour l'expérience. Expérience validée et revalidée à plusieurs reprises. Etc... Et ils nous relâchent dans la nature à 13 heures, il fait bien chaud dehors et on ne roule pas droit.
Giorgi avait une bonne gueule à la Belmondo ou Delon.
On a testé deux fois à ce type d'hospitalité, celle qui rime avec bourré. Ce n'est pas compatible avec notre mode de voyage, donc nous évitons dorénavant. D'autant plus que la deuxième fois nous nous sommes retrouvés dans une situation qu'on aurait aimé éviter. A la bande d'ivrognes pas méchants que l'on avait rejoint est venu se rajouter un pote à eux. Lui était sobre et glacial, à faire froid dans le dos. Il arborait fièrement sur ses épaules des rosaces tatouées, un symbole d'appartenance aux vor v zakone, la mafia russe. On a été bien contents de les quitter sans soucis...
Nous avont traversé la région de Kakheti, réputée pour son vignoble. Repas gastronomique et dégustation dans une exploitation bio familiale, où trône dans le jardin un pied de vigne de 132 ans. On a même pu manger du cochon ! Ca faisait tellement lontemps...
Voilà le chef de famille, géorgien type : ventre rebondi prenant l'air, chauve aux yeux bleus.
Et nous sommes repartis dans les montagnes pour rejoindre Kazbegi, village dans un cul de sac à quelques kilomètres de la frontière russe.
En route nuit au col à 2379 mètres qu'il a fallu franchir à l'aller et au retour. C'est bon pour la forme.
Au matin les linottes à bec jaune de la sous-espèce brevirostris mettaient l'ambiance autour de la tente.
avec les moins exotiques pipits spioncelles qui nous ont servi de réveil en prenant notre tente pour un perchoir.
Et voilà le mont Kazbeg, troisième plus haut du Caucase du haut de ses 5047 mètres d'altitude, et la fameuse chapelle Tsminda Sameba.
la chapelle de plus près
et une autre image de la chapelle et du mont Kazbeg, on ne s'en lasse pas.
Ce site est très réputé pour aller chercher les espèces des hautes altitudes. On en reviendra presque brocouilles, la saison étant bien avancée et ces espèces étant devenues plus discrètes. On aura quand même vu les rougequeues de Güldenstadt au glacier à 3100m.
et plusieurs couleuvres sur le chemin.
Maël en mode grimpeur, avec ses claquettes de glacier.
et PAN ! 7000 kilomètres au compteur !