Azerbaïdjan
Bienvenue en Azerbaïdjan !
Qui ne s'est jamais dit "Tiens, j'irais bien passer mes vacances en Azerbaïdjan !". Il faut bien l'avouer, ce n'est pas un pays qui attire beaucoup le touriste. Les azéris qui nous abordent nous demandent même systématiquement si on nous paye pour venir dans leur pays. Et bien non, nous sommes ici pour découvrir le pays et rencontrer les gens. Ce que personne ne comprend.
Cette petite république issue du démenbrement de l'URSS est coincée entre les immenses Russie et Iran, le long de la mer Caspienne. Une des particularités du peuple azéri est que deux tiers de la population vivent en Iran, et un tiers en Azerbaïdjan. L'Histoire mouvementée de la région, qui fut disputée par les russes et les perses, en est à l'origine.
L'Azerbaïdjan n'a acquis sa renommée internationale qu'en 2011, date de sa victoire à l'Eurovision. Tout le monde nous en parle.
Une chose est sûre quand on pénètre sur le territoire azéri, les soviets sont passés par là. C'est avec un plaisir immense que j'ai retrouvé ce qui caractérise tous les pays de l'ex-URSS. J'avais découvert tout ça en Ukraine et au Kazakhstan il y a 3 ans, je n'en garde que de grands souvenirs. La langue russe, la vodka qu'on boit à toute heure en signe d'amitié, les sourires qui dévoilent les nombreuses dents en or et tout le reste.
l'inimitable art soviet
les Kamaz, rois de la route, jamais trop chargés
et même les pantoufles dans les hôtels rappellent la grande époque
Comme au Kazakhstan, la religion majoritaire est l'Islam.
Sur la route on ne trouve quasimment que deux types de voitures : les Mercedes pour les riches et les immortelles Lada pour le bas peuple. Pas de classe moyenne. Nous nous sentons plus en sécurité ici qu'en Iran. Même si les gens roulent vite ils maîtrisent leurs véhicules, à la différence de l'Iran.
On a été hébergés par Ali un soir, dans son immense maison de vacances sur la côte. Les femmes ne conduisant pas ici, c'est lui qui allait faire les courses. On l'accompagnait. Une mercedes l'a doublé sur la route, remettant en cause sa virilité. Un petit 180 à l'heure sur la petite route de campagne pour remettre les choses dans le bon ordre. Normal.
Au moins, les piétons sont prévenus. Si tu veux rester en vie, il ne faut pas traîner.
plus vite !
La diversité de paysages est très grande. Nous avons commencé en longeant la Mer Caspienne dans un paysage rural. Petites maisons, champs et pâtures à perte de vue.
Le faucon crécerellette est omniprésent, que ce soit en centre ville ou en campagne.
La mer est franchement moche, jonchée en bordure de gros blocs de béton, souvenirs d'une époque récente.
D'immenses zones humides bordent la Caspienne. On retrouve enfin des oiseaux, après le passage très morne en Iran. Des milliers de guifettes papillonnent, dans les zones plus arides nichent les guêpiers de Perse.
Guifette moustac
Guêpiers de Perse
Les glaréoles à collier nichent partout.
On trouve quelques vanneaux à queue blanche au milieu.
Dans les buissons l'agrobate roux se fait entendre.
En se rapprochant des parcs nationaux côtiers la côte devient enfin sauvage. On a passé de supers journées naturalistes dans le parc de Şirvan. Gazelles à goitre en quantité, chat ganté et des serpents partout. Il y avait de supers ambiances ornithos, avec une densité folle de francolins noirs, les fauvettes de Ménétries de la sous-espèce mystacea...
À la pêche aux serpents
une couleuvre
et un autre serpent qu'on n'a pas essayé d'attraper
Un Petit-duc scops dans son nichoir
La nuit sur la plage nous permettra d'observer notre premier gravelot de Leschenault au réveil. Terrible !
En progressant vers le nord le paysage s'aridifie fortement. Il n'y a plus beaucoup de présence humaine. Quelques villages et villes où personne ne s'attarde, et des paysages splendides.
Faıt chaud
Puis, en se rapprochant de Bakou, la capitale, on découvre un des piliers du pays : le pétrole ! Y'en a partout, ça fait des jolies tâches noires dans le paysage.
Le bord de mer redevient moche.
Et ça donne des ambiances très particulières quand d'immenses surfaces sont exploitées :
Certains champs de pétrole se visitent même, comme celui-ci qui apparaît dans un James Bond, Le Monde ne suffit pas.
Toujours des milieux humides riches, comme ce plan d'eau dans une zone industrielle qui accueille de nombreux limicoles et laridés comme nicheurs ou en halte migratoire. Il y avait notamment 7 bargettes de Terek, ce qui ne doit pas être courant à cette époque.
Un jeune chevalier stagnatile dans le lot de limicoles
Les vélos tiennent bon. On a du faire face à une nouvelle épidémie de crevaisons, et faire réparer nos remorques chez un garagiste. Et on a passé les 6000 km...
Pour ce qui est de l'hospitalité, dur de rivaliser avec les iraniens et les kurdes de Turquie. Ca ne nous fait pas de mal de nous retrouver un peu plus tranquilles. On a été invités à plusieurs reprises, mais assez régulièrement les hommes en ont eu après notre argent pour qu'on leur paye leur cuite à la bière ou a la vodka. Du coup nous n'acceptons plus que les invitations des gens roulant en mercedes. Eux n'ont pas besoin de notre argent.