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Bicloupiaf │ on the spot again

Iran, toujours vivants

22 Juin 2011, 12:32pm

Publié par Milon

Nous voulions notre part de désert, nous l'avons eue. Elle fut petite, mais copieuse. Paysages de semi-déserts à perte de vue, températures dépassant les 40°C, points d'eau de plus en plus éloignés les uns des autres...


desert


desert2


desert1


Superbes ambiances autour de la tente, avec ammomanes élégantes, dromoïques, traquets et engoulevents du désert, gangas unibande...

 

deserttente


Un petit lézard aux couleurs cryptiques :

 

lezard


Cette dernière dizaine de jours a été placée sous le sceau des rencontres, aussi nombreuses que variées. C'est allé du très bon à l'affreux.


En quittant le désert nous avons été accueillis trois nuits à Hasan Abad, juste au sud de Téhéran, par Fahrad & Abdullah les frères garagistes, et Vahid l'usurier. Très grands moments partagés au cours de soirées arrosées, d'un décrassage bienvenu au hammam (où les poils de notre barbe et de nos aisselles étaient de trop), d'un après-midi aux fortes températures passé entre sauna et piscine, d'une visite glauque de la casse automobile, d'une rencontre avec un iranien venu manifester à Paris en mai 68...

 

 

les bons vivants avec qui nous avons partagé tous ces bons moments :

Fahrad et son fils, Maël, l'inconnu qui s'est incrusté sur la photo, Abdullah, Vahid et moi

 

fahrad

 

Vahid et son fils

 

vahid


En Iran il est interdit de ne pas interdire. Les dirigeants religieux font régner leurs lois arbitraires. Pas d'alcool, pas de sexe avant le mariage, pas le droit d'avoir le satellite sur la télé, discothèques interdites... Les plaisirs officiels sont peu nombreux. La dégustation de glaces en est un. On voit des hommes de tous les âges et de tous les styles se retrouver dans les coffee shop pour manger des glaces. Il faut dire qu'elles sont exquises, mangées mélangées avec du jus de melon ou de carotte. On a même le droit aux lampes de toutes les couleurs au plafond pour l'ambiance disco !

 

coffeeshop

 

Hasan Abad, ville au milieu du désert.

 

hasanabad

 

Un solifuge, arachnide assez impressionant qui se baladait dans le garage. Il véhicule de nombreuses légendes à son sujet et est accueilli à coups de talons partout, alors qu'il n'est pas venimeux.

 

roteyl

 

 

A peine nous quittons Hasan Abad et sa joyeuse bande que nous nous retrouvons embarqués avec Rohollah quelques dizaines de kilomètres plus loin, pour notre aventure la plus malheureuse. Rohollah est cycliste propagandiste de métier, payé par l'état. Il se décrit comme athlète, auquel nous rajouterions le qualificatif de 'allègrement ventru'. Il parcourt l'Iran à vélo pour aller à la rencontre des gens, afin d'annoncer le soutien du peuple iranien aux palestiniens oppressés et aux martyrs de Gaza, et afin d'honorer la mémoire des martyrs libanais et iraniens. Il "attend le jour où le nom d'Israël ne sera plus sur Terre".

Après nous avoir rencontré, Rohollah a téléphoné à ses chefs, des politiques, qui ont débarqué en grosses voitures. Dens gens biens, comme lui. Une poignée de main, un regard furtivement échangé à travers les carreaux sombres de leurs Ray Ban, et ces messieurs sortent les portefeuilles. Ils nous forcent à accepter leurs gros billets, on prend quelques photos et les voilà repartis aussi vite qu'ils sont arrivés. Et nous nous retrouvons avec une somme indécente (un tiers de notre budget pour l'Iran) dans un pays où les gens vivent petitement. Ca nous permettra de jouer les Robins des Bois plus tard...

Et la soirée empira pour nous quand nous rencontrâmes la femme de Rohollah et leur insupportable fils unique, que nous accompagnâmes jusqu'au lendemain à travers moultes épreuves...

 

Costards et moule-bites

 

snif

 

Maël, nouveau roi du pétrole

 

cresus

 

Après cette instants pénibles, direction le nord pour se rapprocher de la mer Caspienne. La chaîne de montagnes qui nous en sépare, l'Alborz, culmine à plus de 5000 mètres. Sur le versant sud, la route grimpe  en suivant une rivière qui serpente dans un décor de monts totalement arides. Tout au long de la rivière se rassemblent des milliers de pique-niqueurs qui viennent de loin pour planter leurs tentes, le temps de quelques brochettes.

 

montagne1

 

piknik

 

Quelques rencontres sympas, comme ces jeunes couples de la ville (beaucoup se marient tôt ici, car les relations sexuelles hors mariage peuvent être sévèrement punies), mais au petit matin le décor est partout immonde. Ca n'empêchera pas les pique-niqueurs suivants de venir se poser en plein milieu.

 

jeunes

 

dechets

 

Et quand on bascule sur les versants nord, changement brusque de couleurs. Les flancs des montagnes sont tapissés de grandes forêts. Tout est vert.

 

montagne2

 

 

Très agréable surprise pendant une pause ravitaillement, avec la rencontre de deux voyageurs à vélo qui font route dans l'autre sens. Jérémy le canadien et Sabine la suisse partagent un bout de route sur le long chemin qui les mène en Chine. On a passé quelques heures à se marrer de nos aventures et mésaventures. Nous avons chacun nos histoires de bergers et de pervers, les leurs étant moins légères que les nôtres. Mélange d'accents et d'expressions assez détonant pour ces francophonies improvisées.

Evènement improbable, Jérémy a vu notre campement au sommet du Nemrut Dagi il y a quelques milliers de kilomètres. Il avait fait la moitié de l'ascencion à vélo, puis avait fini en stop et était tombé sur notre tente et nos vélos au sommet. Il nous a raconté avoir lâché un maudits fous devant la scène et pris quelques photos.


Une pensée pour la pauvre Sabine, obligée de pédaler en pantalon par tous les temps et de porter le voile.

Qu'il fait bon d'être couillus... !

 

francophonies

 

Nous sommes restés quelques jours dans les vertes montagnes, pour profiter de ses bergers toujours égaux à eux-mêmes malgré leur air sympathique, des nombreux bruants fous et roselins cramoisis, et de l'hospitalité d'Hossein et de sa femme. La vue depuis leur balcon était exceptionnelle, tout comme leur confiture de carottes.

 

montagne2berger

 

bruant-fou

 

roselin

 

hossein

 

Après avoir descendu près de 4000 mètres de dénivelé en 24 heures nous voilà le long de la mer Caspienne, où les plages sont aussi accueillantes et paisibles que les habitants.

 

caspienne

 

taher

 

et enfin des papillons, avec un fadet des hauts-plateaux de l'ouest iranien et un sylvain des vertes forêts du nord de l'Alborz.

 

Coenympha saadi, merci Jean-Louis pour le nom

 

fadet

 

et...?

 

sylvain

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G
<br /> Incroyables vous êtes incroyables<br /> et curieusement pas unique dans vôtre délire de bicloutiste pour preuve la Suissesse et le Canadien...<br /> les déchets après pique-nique me rappelle la Roumanie ...<br /> vraiment bien vu encore bien du plaisir à vous lire et recevez en tout autant dans vos pérégrinations folles<br /> Bye Gilles (qui va devoir faire un devis de rééquipement à neuf en matos<br /> d'observation après ce périple? en même temps je ne vous le souhaite absolument pas...)<br /> <br /> <br />
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J
<br /> Franchement chapeau bas ! C'est quand même de la grande aventure. Beaucoup de souvenirs en perspective. Mais la route est encore longue. Good luck !<br /> <br /> JPS<br /> <br /> <br />
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R
<br /> Salut les gars !<br /> <br /> Déjà que ça fait plaisir de vous lire, si vous commencez à poster des lépidos, c'est l'Amérique =) !!<br /> <br /> Bonne continuation<br /> <br /> Rémi Bootboot<br /> <br /> <br />
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M
<br /> i meet these two lovely boys in the road and so glad to be one of their friends and wish to be always happy and have fun all the time in there life من این دو پسر جوان را در جاده ملاقات و بسیار<br /> خوشحالم که در زمره دوستانشان میباشم و آرزومندم همیشه شاد باشند در تمامی زندگیشان<br /> <br /> <br />
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